Certains la connaissent déjà pour avoir souffert à sa lecture...
Certains ne remettront peut être pas les pieds ici pour ne pas revoir les scènes atroces que je fais subir à Dean et Sam...
Mais certains me remercieront car je le sais, les lecteurs sont parfois pire que moi qu'on traite de sadique...
Vous qui aimez les histoires à l'eau de rose, les fics qui sentent le doux parfum d'une vie tranquille, les histoires rocambolesque de deux chasseurs qui jouent à la barbie (oups je m'égare là) passez votre chemin...
c'est sur ces mots que je présente cette fic... qui j'espère vous plaira autant à la lecture, qu'elle m'a plut à l'écriture...
Entrez sans attendre dans un monde de haine, de rage et de désespoir en compagnie de...
Fear
Assis le dos contre la paroi rugueuse, il laissait trainer ses yeux dans l’obscurité. Il était incapable de dire depuis combien de temps il était dans ce trou, perdu, seul qui plus est. Il sentait l’afflux sanguin lui battre aux tempes. En fait, c’était le seul bruit pour l’instant qui lui parvenait. Le silence s’était abattu à nouveau sur lui, un silence pesant, entrecoupé par sa respiration qu’il tentait de ne pas faire résonner, de peur qu’elles ne puissent l'entendre et le trouver. La sueur perlait à grosses gouttes sur son visage, ses lèvres tremblaient, son corps entier frémissait… Cette fois, il avait réellement peur.
Soudain, un grognement devenu familier depuis quelques heures, percuta les parois sur sa gauche. Il ne bougea pas, impuissant ; il savait que c’était trop tard et qu’elles venaient le chercher. Il s’était battu comme il l’avait pu, avait foncé dans le tas quelques minutes auparavant, y laissant presque la totalité de ses balles. Il ne lui en restait qu’une… Une seule balle et une vingtaine de ces choses…
Son cœur se mit une nouvelle fois à battre plus fort lorsqu’il entendit les raclements de leurs griffes sur le sol se rapprocher peu à peu. Ce raclement lui coupait la respiration et, malgré le fait qu’il était solide et avait fait face à diverses créatures auparavant, il faisait naître en lui un profond sentiment d’angoisse.
A première vue, elles ne devaient être qu’à une vingtaine de mètres. Peut être moins, peut être plus, il n’en savait rien car les échos dans ces galeries où il s’était perdu, lui parvenaient en sons déformés. Elles s'approchaient de plus en plus de lui mais il n'en avait plus rien à faire... Il se fichait royalement de ce qui allait se passer à présent. Elles n’auraient pas sa peau. Pas maintenant… Pas temps que lui ne l’aurait pas décidé…
Les larmes aux yeux, il appuya légèrement sur la gâchette et mit l’arme dans sa bouche. C’était le geste le plus idiot qu’il ait jamais fait, mais c’était aussi le seul qui pourrait lui éviter de souffrir. Il n’avait aucune envie d’être conscient quand elle le boufferait. Sentir ses os craquer, sa peau se déchirer, voir le sang jaillir… Il avait déjà donné… Merde, ce qu’on peut être con quand on n’a pas confiance en soi…
Laissant retomber son bras contre sa cuisse, il se recala plus correctement contre la paroi lorsqu'il sentit sa jambe le lancer douloureusement. Il grimaça. L’instant d’après, il secoua la tête en levant les yeux vers l’obscurité lorsqu’un nouveau grattement lui parvint. Elles se rapprochaient.
S’aidant de son bras encore valide, il tenta de se redresser, glissant à plusieurs reprises sur les murs humides. Plus d’armes, plus de lampe torche, plus d’espoir… A cette pensée son sang se glaça. L'espace d'une fraction de seconde, il s’était retrouvé face à l’une de ces créatures. Mais putain, cette seconde lui avait semblé longue...
Il s’était battu de toutes ses forces, n’avait jamais senti son cœur battre de cette façon là. Il pensait alors qu’il allait crever comme un misérable. Il s’en était fallu de peu pour qu’elle ne le déchiquette, mais il s’en était tiré. Et maintenant… Maintenant il n’était pas plus avancé…
A la pensée que Sam n’était maintenant plus de ce monde, une nouvelle larme vint couler sur sa joue. A quoi bon se battre si son petit frère avait disparu, à quel espoir s’attacher quand on est seul et à la merci de ce genres de créatures, à ce genre de destin… Il aurait dû l’écouter, ne pas se séparer : il n’en serait pas là et ne se demanderait pas en combien de temps son corps allait complètement disparaitre sous leurs crocs acérés.
Les crocs… Peut être la seule chose qu’il était sûr d’avoir vu assez distinctement alors que la bouche de l’une d’elles avait fondu sur les entrailles de ce mec. Il avait failli en vomir ses tripes mais avait tenu bon en pensant à son frère...
Puis il y avait eu ce coup de feu qui avait résonné, et le réflexe d’un homme qui avait voulu protéger son cadet… Son cauchemar avait commencé, la chasse aussi…
Un hurlement retentit dans un des tunnels, un cri qui le fit frissonner. Son regard se figea dans le vide pendant quelques secondes et il sentit une goutte de sueur couler de son front à sa joue. Ses jambes commençaient à ne plus le soutenir, il les sentait flancher de plus en plus, ne pouvant plus supporter son corps qui frémissait d’effroi.
Il sentit cette odeur si particulière, celle qui lui donnait envie de gerber dès qu’elle était trop proche, celle qui lui disait « on arrive ». Puis, soudain, il perçut leurs pas sur la gauche et les grognements se firent plus intenses. Et il entendit ce bruit si caractéristique, ce son qui venait du fond de leur gorge, un son rauque, guttural, comme un dernier râle d’agonie mais qui ne cessait jamais. Une vibration effrayante qui ne laissait aucun doute : Elles avaient faim…
Il recula, s’enfonçant à nouveau dans la galerie qui l’avait amené jusque là. Il sentait la sueur dégouliner sur son visage, sur ses yeux. Ses mains se mirent à trembler une nouvelle fois. Il pointa l’arme dans leur direction et entendit alors un bruit de pas plus sourd derrière son dos.
Une autre… L’une d’entre elles… Celle là, il l’aurait…
Il se retourna brusquement et arma le chien. Elle était devant lui, dans la pénombre. Il ne la voyait pas, mais pouvait entendre son souffle. Court. Saccadé. Presque humain…
Sa main tremblait et il savait qu’une fois cette balle-ci tirée, il serait à leur merci. L’espace d’un instant il se posa la question de savoir si ça valait vraiment le coup d’en tuer une autre… Elles auraient certainement la rage et le lui ferait payer dès qu’elles seraient sur son dos… « Merde » Il serra les dents et la détonation se fit entendre et résonna en écho dans la galerie. La balle finit sa course contre le mur et l’instant d’après, il entendit un bruit, une parole, une voix si familière qu’il en eut les larmes aux yeux.
