Après trois milliards d'années d'attente... la suite !
*vais me faire toute petite dans un coin*
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Boulevard of Broken Dreams de Green Day résonna dans la pièce et Sam se réveilla… encore. Le teint pâle, presque livide, il restait allongé au milieu des draps en bataille, les yeux dans le vague. Il n’osait pas regarder. Il n’osait pas bouger. Il n’osait même pas penser. Mais merde ! Il venait de perdre son frère ! Encore une fois ! Pour la seconde fois ! Comment cela était-il possible ? D’abord tout ceci était-il possible ? Ça ne l’était pas et c’était bien ça qui était gênant. Devenait-il fou alors ? C’était peut-être ça la clé de l’énigme : il devenait dingue. Il était dingue. La réaction ou plutôt la punition que lui avait infligée son grand frère l’avait rendu dingue. Tout doucement mais sûrement. Après son entretien avec le docteur Elicott, il aurait tout bonnement dû se faire enfermer. Dean n’aurait pas compris son geste et alors ? Qu’est-ce que cela aurait pu changer ? Il ne le comprenait pas non plus maintenant. Pourquoi il s’était allié à deux démons. Ce qu’il leur devait. La vie. Un frère. Une famille. Et il n’avait plus rien. Ah tiens si. La vie. Et quelle vie ? Une vie de solitude. Une vie inutile. Une vie qui ne rimait plus à grand-chose. Et ce si peu de choses ne tenait qu’à un fil, un fil qui aurait dû être coupé depuis bien longtemps par les Parques. Mais il était là, comme un insecte, un parasite livré à lui-même et incapable de se suffire. Et oui… c’était sans doute pour ça qu’il vivait ça.
Il était un minable. Un abruti. Un incommensurable crétin. Il avait toujours eu la perle rare à ses côtés et il n’avait jamais été fichu de la reconnaître. Au contraire, il n’avait fait que le repousser. Encore et encore et encore… jusqu’à dépasser les bornes. Dean avait donné sa vie pour la sienne et lui l’avait repoussé. Dean lui avait avoué ses sentiments qui le tiraillaient depuis son enfance et lui l’avait rejeté. Et aujourd’hui il en prenait conscience. Pas par la réalité. Nooon… C’eut été trop simple pour lui. Non. C’était grâce à son subconscient, grâce à ce subconscient qui avait fait de Dean un martyr tombé sous les plombs d’une carabine. Un martyr renversé par un chauffard sénile. A bien y regarder, rien de très glorieux – si tant est qu’une mort puisse être glorieuse. Alors c’était là tout le bien qu’il pensait de son frère ? Ecœurant. Affligeant. C’était à se demander comment Dean avait fait pour le supporter si longtemps. C’était à se demander pourquoi Dean ne l’avait pas lâché plus tôt. Son frère était un ange. Un ange ne méritait pas ça. Un ange ne méritait pas de mourir pour un frère qui n’en avait finalement jamais été un. Sam soupira. Cette chanson avait bien raison, il était seul. Parce qu’il l’avait bien voulu. Parce qu’il l’avait bien cherché. Tout ça était de sa faute et il ne tenait qu’à lui de changer les choses. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’il ne soit pas trop tard.
Un bip strident le tira de ses pensées. Son portable était éclairé sur la petite table. Quelque chose lui disait qu’il connaissait son interlocuteur. De toute façon, le portable était quasi neuf, vierge de tout autre utilisateur. Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose, une chose qu’il brûlait d’envie de vérifier et qui le terrifiait tout à la fois. C’est donc d’une main tremblante qu’il attrapa son portable. Il tapota nerveusement sur le clavier pour laisser apparaître à l’écran ces trois mots bénis.
"
RDV 20mn"
Il soupira de soulagement. Son hypothèse était la bonne. Merci Seigneur. Cette journée n’était pas encore passée et il pouvait encore tout arranger. Il pouvait encore sauver Dean. Sinon de la vie au moins de lui-même. Il lui devait bien ça. Il prit quelques affaires et se dirigea vers la salle de bains. Le miroir au-dessus du lavabo lui renvoya une image peu flatteuse. Il avait une tête de déterré et alors ? Aujourd’hui était un grand jour. Oh oui ! Aujourd’hui, Sam Winchester allait changer les choses. Fort de cette idée, il se laissa aller sous le jet d’eau brûlant de la douche.
Plus tard au restaurant…
Sam trouva son frère attablé au fond comme dans son souvenir. Aussi vivant qu’il l’avait espéré. Toujours aussi froid. Toujours aussi distant. Mais vivant. Il n’aurait jamais rêvé en demander plus et le rêve, il l’avait laissé derrière lui en se levant ce matin. Alors oui, c’est vrai, l’ambiance n’était plus ce qu’elle était – rieuse et joyeuse –, mais il pouvait au moins se targuer d’avoir encore son frère avec lui. Par les temps qui couraient, ce n’était pas franchement évident. D’abord le pacte que Dean avait conclu en sa faveur, pour lui le crétin de petit frère. Puis les événements qui avaient suivi entraînant la fuite de Dean et leurs retrouvailles pour le moins mouvementées. C’était à se demander pourquoi il restait encore à ses côtés. Une question de mission paternelle sans doute. Sam soupira intérieurement. Même mort, leur père continuait de peser lourd dans leurs vies et c’était surtout celle de son frère qui en pâtissait le plus. Toujours les mêmes à être sur la première ligne. Toujours les mêmes à se sacrifier. Toujours les mêmes à souffrir… Et il ne tenait qu’à lui de changer tout ça.
"Conduisez prudemment, Mr Pickett !"
"Ouais… Ouais…"
Sam se retourna juste à temps pour voir le propriétaire du restaurant tendre les clés à un vieil homme, ce même vieillard sénile qui avait renversé Dean sur le passage clouté. Dans son rêve… Etait-ce seulement un rêve ? Les détails si justes. La répétition des gestes… des paroles… Sans aucune fausse note. Troublant. Si troublant qu’il en venait à douter de la réalité… de ses rêves… Oh, il savait qu’il ne faisait pas un de ses rêves !... Il n’y avait pas cette douloureuse sensation qui lui déchirait le crâne. Pas la douleur physique en tout cas. Pour ce qui était de la douleur psychologique, c’était une toute autre histoire…
"Tu ne peux pas rester là si tu ne commandes pas, Cal. Tu connais les règles."
Il sursauta à la voix de la serveuse.
Un peu de café…
"Un peu de café…"
C’est surprenant ce que l’esprit est capable de faire dans une situation donnée. L’effort de mémorisation. La restitution d’un souvenir, aussi intact que s’il eût été vécu le jour-même. Les sensations qui s’y rattachent… C’est étrange comme une sensation de déjà-vu peut mettre tout votre corps en alerte… comme elle peut faire de vous le simple jouet du destin. Condamné à être simple spectateur. Condamné à voir sans vivre… à moins que ce ne soit l’inverse.
"Alors tu te décides ?"
La voix de son frère le sortit de sa torpeur. Dire que Dean s’impatientait était un euphémisme. Il avait beau être assis sur une chaise, c’était une vraie boule de nerfs. Si ses yeux avaient pu lancer des éclairs, Sam n’aurait plus été de ce monde depuis belle lurette. Ç’aurait peut-être été mieux ainsi… L’idée lui effleura l’esprit tout comme l’idée folle que son frère lui avait pardonné. Non. Ses yeux ne disaient qu’une seule chose et elle n’avait rien de glamour. Quelque chose comme ‘
Ramène tes fesses sur cette putain de chaise, tu vois pas qu’on s’tape l’affiche ?! Comme si je n’avais pas assez de problèmes comme ça !’ Si la simple visualisation n’eut pas la réaction escomptée, elle permit au moins à Sam de se rappeler sa promesse matinale.
"Salut mec ! Ecoute…"
"T’as choisi ? Aujourd’hui mardi, c’est Pig n’a Poke."
"Mardi… Pig n’a Poke…"
"Génial ! Maintenant tout le monde va nous prendre pour des débiles. Merci, vraiment !" (énervé)
"Hein ? Quoi ?"
"Vous avez choisi les garçons ?"
"Pour lui ce sera le spécial avec un supplément de bacon et un café noir. Rien pour moi, merci."
"Faites-moi savoir si vous changez d’avis."
Sam lui lança un petit sourire entendu avant de croiser le regard de son frère. Un regard à vous tuer d’un seul battement de cils.
"Alors c’était ça ton plan ?"
"Quel plan ?"
"M’amadouer avec des beaux mots, de belles phrases, un repas spécial juste nous deux… La vérité, c’est que rien n’a changé. Tu es toujours à donner des ordres, à te croire le centre du monde. Tu veux savoir, Sam ? Tout le monde n’aime pas se sentir gouverné, manipulé."
"Excuse-moi. Tu voulais commander autre chose ?"
"Ne change pas de sujet. J’vois clair dans ton jeu. Tu cherches à retourner dans mes bonnes grâces. Désolé pour toi, mais c’est pas pour ça que je t’ai appelé."
"Mais…"
"On a un pseudo-boulot et je tiens à garder un certain professionnalisme. Ne t’attends surtout pas à me voir ouvrir tout grands les bras et la porte de ma chambre. De toute façon, il n’y a pas de place pour deux. Pour être honnête – il faut bien que l’un de nous le soit –, je…"
"Je sais. Tu voudrais être à des milliers de kilomètres d’ici. Loin de moi en tout cas."
"Comment tu…?"
"J’aurais dû le savoir. Cette idée de rendez-vous et de restaurant… Ce n’était pas… Je n’aurais pas dû venir." (en poussant la chaise pour partir)
"Et tu me laisserais là ?"
"Et alors ? Qu’est-ce qui te dérange ? C’était ce que tu voulais, non ? Etre seul. Ah non, pardon, être sans moi. Et bien voilà, c’est encore plus beau que tout ce que tu pouvais imaginer. J’me casse !"
"Sam ! Tout le monde nous regarde."
"C’est tout ce qui t’importe ? Le regard des autres ? Avoue que pour quelqu’un qui ne se dit pas le centre du monde, c’est plutôt cocasse."
"Sam…" (voix grondante)
"Non. Je ne vais pas me taire. Tu sais quoi ? T’avais raison. Si je suis venu ici, c’est pour toi… Pour retrouver cette relation qui faisait de nous des frères… En fait, ça fait longtemps qu’il n’y a plus rien. Je n’ai plus de frère depuis des mois. Qui sait même si j’en ai eu un jour ? Alors oui, je me suis bercé d’illusions en me disant qu’il y avait peut-être quelque chose à sauver, quelqu’un à sauver."
"Sam…"
"Non laisse-moi finir. Si tu ne veux plus de moi, écoute-moi au moins. Laisse-moi au moins ça. Ecoute je sais ce que je te dois… La vie entre autres choses. Je sais tout ce que tu as sacrifié pour moi. Je sais que tout est de ma faute. Ce qui est arrivé. Ce qui arrive. Ce qui va arriver… Crois-moi, ça me rend malade."
"Ça t’fait une belle jambe !" (murmurant entre ses dents).
"Je ne veux plus te causer de souci plus longtemps. Je préfère partir. Tu pourras sauter toutes les filles que tu voudras… faire tout ce que tu as toujours désiré sans pouvoir l’atteindre… Tu seras libre comme l’air sans ton boulet de petit frère."
"Ça y est ? T’as fini ?"
"Oui, j’ai fini. Je ne changerais pas d’avis."
"Sam…"
"Quoi ?"
"Arrête !"
"Ou sinon quoi ? Tu vas me frapper ? Vas-y, je t’en prie ! Si ça peut te faire du bien… Si grâce à ça, je peux grimper dans ton estime."
"Arrête !"
"Si ça peut te consoler…"
"JE T’AI DIT D’ARRÊTER !"
Il décocha une droite à son frère qui le propulsa sur sa chaise.
"Et maintenant tu t’assieds et tu vas m’écouter."
"T’es autoritaire…"
"C’est normal, je suis l’aîné. C’est moi qui commande."
"C’est nouveau ça ? D’où elle sort cette règle ?"
"De papa."
Il y eut un silence gêné. Sam avait souvent eu des différends d’opinion avec leur père et leur relation en avait été ternie. Ce n’était seulement qu’à sa mort qu’il avait su combien il tenait à lui. Pour Dean, c’était différent. Il avait été son héros, son mentor. Il avait vécu avec lui en lui montrant une confiance indéfectible.
"Tu l’aurais écouté, tu le saurais."
Et voilà, c’était reparti avec les remarques amères et les piques douloureuses. Oui, il le savait. Il n’avait pas vraiment été le fils prodigue. Il ne s’était pas franchement quitté en bons termes avec son père. Ce n’était pas la peine de le lui rappeler. Surtout de manière aussi gratuite. Sam le savait aussi. Les paroles de son frère étaient là pour faire souffrir. Il avait agi en conscience. C’était sans doute ce qui faisait le plus mal. Avec sa mâchoire, cela allait sans dire. Il se la frotta machinalement. Il avait oublié à quel point la droite de Dean pouvait être explosive.
"Ça va mieux ?"
"Un peu de glace ne serait pas de refus…"
"On peut revenir à nos moutons ?"
Evidemment, il aurait dû s’en douter.
"Hein ?" (ouvrant la bouche plus que de mesure)
"Ne fais pas cette tête-là. Je te rappelle que c’est toi qui es à l’origine de tout ça…" (en faisant de grands gestes)
Sam soupira. Il parlait de la chasse. C’est étonnant comme Dean pouvait changer de sujet d’un claquement de doigts… Sam le comprenait malgré tout. Il voulait éviter le sujet et Sam espérait secrètement que ce ne serait que provisoire. Il voulait se noyer dans le boulot et oublier…
"J’ai vraiment l’impression qu’en plus c’est que dalle ! Sérieux, ce mec qui a disparu… ce professeur… j’vois pas en quoi ça pourrait nous concerner. Ce n’est pas parce que le lieu s’appelle Mystery Spot qu’on a obligatoirement une affaire. T’ai connu meilleur que ça, Sam." (sur un ton critique)
"Ouais, moi aussi…" (en soupirant)
"Et un café noir. Et la sauce piquante pour le…"
La bouteille lui échappa des mains, mais Sam la rattrapa de justesse.
"Jolis réflexes…"
"Non. Je le savais. Je l’ai vu…" (baissant la tête)
"Pardon ? Je pensais que tes visions étaient du passé. C’est ça que tu appelles être honnête ? Tu pensais me le dire quand ? Jamais ?"
"Ce ne sont pas des visions…"
"Alors c’est quoi ? La chance du débutant ? L’opération du Saint-Esprit ?"
"Je n’sais pas, ok ? J’en sais rien ! Je ne comprends pas pourquoi je revis tous les détails de cette journée. Le réveil. Ton appel. Le restaurant. Ta…"
Il déglutit.
"Quoi ?"
"Je te vois mourir…"
"Mourir ? Et alors ? C’est bien comme ça que cette année doit finir, non ?"
"Je ne te parle pas des chiens de l’Enfer ni de la fin de ta supposée année – je trouverais un moyen de te libérer de ce pacte. Non, moi je te parle d’aujourd’hui et des aléas de la vie."
"Et tu penses que ce putain de piège à touristes en est à l’origine ?"
Sam opina de la tête.
"Digne d’un scénario de X-Files."
"Hilarant. Mais je n’ai pas d’autre explication. On est dans la ville d’un Mystery Spot après tout."
"Bon. D’accord. On ira faire un tour là-bas quand l’endroit sera désert."
"Quoi ? Non ! Non. Non. Non. Non. Non. Hors de question."
"Ah ouais ? Et je peux savoir pourquoi ?"
"Parce que tu… tu…"
"Je quoi ? Oh… Je vais mourir ?"
"Abattu par un charlot."
"Ok. Je vois. Allons-y maintenant alors."
Dean partit devant en courant et Sam eut juste le temps de le retenir avant qu’il ne traverse. La voiture de Mr Pickett le frôla d’un peu trop près.
"Hé, regardez quand vous traversez !"
"Wow ! Quoi ?! Lui aussi ?"
"Ouais, lui aussi…" (en soupirant)
A vrai dire, il soupira presque plus de soulagement qu’il ne se sentit vraiment blasé. Passées les deux morts dont il avait déjà été témoin, il se sentait soudain plus léger. Il se laissait respirer. Il baissait sa garde, tout simplement.
"Bon, tu viens ?"
"Ouais… Ouais…"
Au Mystery Spot
"Messieurs, permettez-moi de vous dire que j’apprécie ce geste à sa juste valeur. Je suis toujours aussi heureux de voir des journalistes."
"Il y a longtemps que tout ceci est à vous, Mr Carpiak ?"
"Oui. Oui, bien sûr. Ma famille se lègue cet endroit et ses secrets d’une génération à l’autre."
"Alors, vous le sauriez si des choses étranges se passaient ici ?"
"Etranges ? C’est la raison d’être de cette attraction. Les amateurs en réclament."
"Et que leur offrez-vous exactement ?"
"Mais euh… C’est un endroit où les lois de la physique ne veulent plus rien dire."
"Oui, mais quelles lois ?" (s’énervant)
"Faites donc un tour !"
"Et cet homme qui a disparu. Dexter Hasselback, il avait fait un tour lui aussi ?"
"Ex… Excusez-moi, mais quel genre d’article voulez-vous faire ?"
"Répondez à la question."
"La police est venue fouiller avec des experts et n’a rien vu d’anormal. Aucune trace du gars en question. Les gens viennent ici en famille…"
"Ecoutez s’il vous plaît. Il se passe des choses étranges ici alors vous vous décidez à en parler oui ou non ?"
"Ok. Ok. Je… je vais tout vous dire. J’ai acheté cette attraction à une vente aux enchères après une faillite. Avant ça, je vendais des assurances-vie et des placements."
"Allez, viens mec, j’ai besoin d’air." (en donnant un coup sur l’épaule de son frère)
A l’extérieur
"On s’en doutait un peu, mais cet endroit est un attrape-nigauds. Ouais, c’est vraiment minable…"
"Alors on est revenus au point de départ ?"
"J’en sais rien. Bon, reprenons. Tu vois des choses et certaines d’entre elles se réalisent ?"
"Oui."
"Et tu te réveilles après ?"
"Oui, enfin je crois."
"A toi d’empêcher alors ma mort."
Sam sembla réfléchir.
"Bah ouais, si je reste vivant, ton problème sera résolu."
"Tu… tu… tu crois ?"
"On peut toujours essayer. Bon tu viens ? J’ai une tite faim."
Dean partit devant et se reçut un bureau, laissant un Sam choqué et deux déménageurs désolés. Sam se laissa tomber aux pieds de l’ignoble meuble. Tout était en train de recommencer. C’était un cauchemar…